L'hypothèse des profils Laminaire ou Complexe, c'est quoi ?

Ce concept est très controversé, je le présente parce qu'il gravite dans l'univers HPI.

Différences entre les profils surdoués laminaire et complexe

Il est important de noter que la distinction entre les profils laminaire et complexe n'est pas universellement acceptée par tous les psychologues et spécialistes de la douance. Ce qui est reproché à cette théorie, c'est le faible échantillonnage pour l'étude et un biais d'échantillonnage dans le choix des candidats pour l'étude.
On remarque une certaine similarité avec le principe homogène / hétérogène. Cette théorie reste cantonné majoritairement à l'univers francophone.

Pour autant, cette théorie existe, donc je l'explique.

Profil laminaire :

  • Caractéristiques cognitives:
    • Fonctionnement intellectuel homogène et équilibré entre les différentes composantes (verbale, non verbale, logique, spatiale, etc.).
    • Bonnes performances dans la plupart des domaines intellectuels.
    • Maîtrise aisée du langage et des apprentissages scolaires.
  • Caractéristiques psychologiques:
    • Adaptation sociale généralement bonne.
    • Confiance en soi et estime de soi généralement élevées.
    • Perfectionnisme et exigence envers soi-même peuvent être présents.
    • Risque de conformité et de recherche de validation du système.

Profil complexe :

  • Caractéristiques cognitives:
    • Fonctionnement intellectuel hétérogène avec des forces et des faiblesses marquées dans différents domaines.
    • Disparité importante entre les capacités verbales et non verbales, souvent avec une forte prédominance verbale.
    • Des difficultés d'apprentissage scolaire peuvent être présentes, malgré des capacités intellectuelles élevées.
  • Caractéristiques psychologiques:
    • Hypersensibilité et intensité émotionnelle importantes.
    • Sentiment de différence et d'inadaptation sociale fréquent.
    • Rejet de l'autorité et des conventions sociales possibles.
    • Grande créativité et pensée originale.
    • Risque de dépression, d'anxiété et d'estime de soi basse.

Il est important de souligner que ces descriptions constituent des généralisations et que chaque individu HPI est unique. De nombreux profils se situent sur un continuum entre ces deux catégories et il est rare de rencontrer un cas purement laminaire ou purement complexe.

Il est essentiel que l'évaluation et l'accompagnement des HPI prennent en compte la complexité et la diversité des profils.L'objectif est de soutenir chaque individu dans le développement de son plein potentiel, en tenant compte de ses forces, de ses faiblesses et de ses besoins spécifiques.

Ressources supplémentaires:

Origines, études et années des travaux sur la typologie laminaire et complexe des profils HPI

La typologie laminaire et complexe des profils HPI est une approche relativement récente dans le domaine de la psychologie du haut potentiel. 

Les premiers travaux sur ce sujet ont été menés dans les années 1990 par des chercheurs français, notamment Danièle et Roland Féret, qui ont développé le modèle HPI-D (Haut Potentiel Intellectuel - Différentiel).

Ce modèle propose une classification des profils HPI en fonction de leurs caractéristiques cognitives, émotionnelles et comportementales.

Deux grandes catégories de profils HPI ont été identifiées :

  • Les profils laminaires : Ils se caractérisent par un développement harmonieux de leurs capacités intellectuelles, émotionnelles et comportementales. Ils s'adaptent généralement bien à l'école et à la vie sociale.
  • Les profils complexes : Ils présentent des disharmonies entre leurs différentes sphères de fonctionnement. Ils peuvent rencontrer des difficultés d'adaptation scolaire et sociale, et être plus sujets à des troubles émotionnels.

Depuis les travaux initiaux de Danièle et Roland Féret, d'autres chercheurs ont contribué à l'exploration de la typologie laminaire et complexe des profils HPI.

Parmi les plus importants, on peut citer :

  • Fabienne Pillet-Caraté: Elle a développé le modèle IPP (Identification des Profils Psychologiques) qui propose une évaluation plus fine des différentes composantes du profil HPI.
  • Monique de Saint-Cyr: Elle a mené des recherches sur les aspects émotionnels et comportementaux des profils HPI complexes, notamment sur la question de la douance atypique.
  • Yves Saint-Pierre: Il a exploré les liens entre les profils HPI complexes et les troubles du spectre autistique.

Les travaux sur la typologie laminaire et complexe des profils HPI sont encore en cours de développement.

Cependant, ils ont déjà permis d'apporter une meilleure compréhension de la diversité des profils HPI et des défis spécifiques auxquels peuvent être confrontés les personnes HPI complexes.

Ces recherches ont également contribué à l'élaboration de nouvelles approches d'accompagnement et de soutien pour les personnes HPI complexes.

Voici quelques années clés des travaux sur la typologie laminaire et complexe des profils HPI :

  • 1991: Danièle et Roland Féret publient leur premier article sur le modèle HPI-D.
  • 1998: Fabienne Pillet-Caraté développe le modèle IPP.
  • 2001: Monique de Saint-Cyr publie son ouvrage "Douance et hypersensibilité".
  • 2004: Yves Saint-Pierre publie son article "HPI et autisme : vers une nouvelle approche clinique".
  • 2010: Le Haut Conseil de l'Éducation publie un rapport sur "L'identification et l'accompagnement des élèves à haut potentiel".

L'exploration de la typologie laminaire et complexe des profils HPI est un domaine relativement récent en psychologie, avec des premières recherches datant des années 1990.

Pionniers et contributions majeures:

  • Dr. Jeanne Siauvex (France): Dans les années 1990, elle commence à identifier des profils HPI qui ne correspondent pas au modèle typique du "surdoué scolaire".
  • Dr. Francine Filion (Canada): Elle développe le concept de "douance atypique" pour décrire les profils HPI qui présentent des difficultés d'apprentissage ou des comportements atypiques.
  • Dr. Daniel Goleman (États-Unis): Son concept d'intelligence émotionnelle attire l'attention sur l'importance de la sensibilité et de l'empathie chez les HPI.
  • Catherine Terzio (France): Elle propose une typologie laminaire des profils HPI, distinguant les profils "laminaires" (plus conformes au modèle traditionnel) et les profils "complexes" (présentant des particularités).
  • Collectif Zebra et Zèbre (France): Cette association rassemble des parents et des adultes HPI et contribue à la diffusion d'informations et de ressources sur les profils HPI complexes.

Évolution de la recherche et des concepts:

  • Années 1990-2000: Premières observations et descriptions de profils HPI atypiques.
  • Années 2000-2010: Développement de concepts tels que la "douance atypique" et l'intelligence émotionnelle.
  • Années 2010-présent: Émergence de la typologie laminaire et complexe, exploration des spécificités des profils HPI complexes et recherche de moyens d'accompagnement adaptés.

Certains considèrent qu'il s'agit d'une simple variante du profil HPI, tandis que d'autres le distinguent comme une catégorie à part entière.

Néanmoins, les recherches menées sur ce sujet ont permis d'apporter des éclairages précieux sur la diversité des profils HPI et les défis spécifiques auxquels peuvent être confrontés les personnes HPI complexes.

Ressources utiles pour approfondir le sujet:

Controverses :

L'introduction des notions de profils laminaires et complexes dans le domaine du Haut Potentiel Intellectuel (HPI) a suscité des débats et des controverses au sein de la communauté scientifique et des professionnels spécialisés.

Elle a fait l'objet d'une étude par Fanny Nusbaum et l'équipe du Pr Revol, par des observation sur IRM fonctionnelle. Des choses ont été observées, mais l'étude n'a pas un échantillonnage assez fiable pour être affirmative. Par contre, elle a démonté la théorie de la pensée en arborescence chez les HPI. Absolument rien n'a été observé sous IRMf.

Si ces concepts permettent de mieux comprendre la diversité des profils HPI, ils soulèvent également des questions importantes quant à leur validité scientifique, leur utilité pratique et leur impact potentiel sur les individus.

Points de controverse :

  • Fondements scientifiques : La distinction entre profils laminaires et complexes repose principalement sur des observations cliniques et des témoignages, et manque de bases scientifiques solides.

Des études rigoureuses et à grande échelle seraient nécessaires pour confirmer la validité de cette catégorisation et identifier les facteurs sous-jacents qui la déterminent.

  • Risque de stigmatisation : L'utilisation de termes comme "laminaire" et "complexe" peut créer des stéréotypes et des stigmatisations.

Certains craignent que ces catégories ne soient trop simplistes et ne rendent pas compte de la complexité et de la diversité des profils HPI.

De plus, l'association du profil complexe à des difficultés et à des troubles peut avoir un impact négatif sur l'estime de soi et le bien-être des individus concernés.

  • Utilité pratique : La pertinence pratique de cette distinction est également remise en question.

Certains professionnels affirment que la catégorisation des HPI en profils laminaires et complexes n'apporte pas d'éléments concrets pour l'accompagnement individualisé.

Ils préconisent plutôt une approche globale et individualisée qui prend en compte l'ensemble des caractéristiques de l'individu, au-delà d'une simple catégorisation.

Alternatives et nuances :Face à ces controverses, certains chercheurs et professionnels proposent des alternatives et des nuances à l'utilisation des profils laminaires et complexes.

Il est suggéré de :

  • Favoriser une approche dimensionnelle : Au lieu de catégoriser les HPI dans des cases pré-définies, il serait plus pertinent de les évaluer sur une série de dimensions cognitives, émotionnelles et comportementales.

Cela permettrait d'obtenir une image plus fine et plus individualisée de chaque profil.

  • Mettre l'accent sur l'individualité : Chaque HPI est un individu unique avec ses propres forces, faiblesses, expériences et aspirations.

L'accompagnement doit se concentrer sur les besoins et le potentiel spécifiques de chaque individu, plutôt que de le conformer à une catégorie pré-établie.

  • Utiliser un langage neutre : Il est important d'éviter d'utiliser des termes qui peuvent avoir des connotations négatives ou stigmatisantes.

Favoriser un langage neutre et descriptif permet de respecter l'individualité de chaque HPI et d'éviter les jugements hâtifs


          Les notions de profils laminaires et complexes dans le HPI font l'objet de débats et de controverses.

Si elles peuvent apporter des éléments de compréhension utiles, il est crucial de les utiliser avec nuance et prudence, en veillant à ne pas stigmatiser les individus et à respecter leur individualité.

L'objectif principal doit toujours être de proposer un accompagnement individualisé et adapté aux besoins spécifiques de chaque HPI.

Des recherches scientifiques rigoureuses et une approche individualisée centrée sur l'épanouissement de chaque individu sont essentielles pour une meilleure compréhension et un meilleur accompagnement des HPI.