Base : Tour d'horizon de la pathologisation du HPI en France.

La pathologisation du Haut Potentiel Intellectuel (HPI) en France : Analyse des perspectives spécialisées

I. Introduction : Définition du Haut Potentiel Intellectuel (HPI) et Concept de Pathologisation en France

Le Haut Potentiel Intellectuel (HPI) est un terme couramment utilisé en France pour désigner les individus dont les capacités intellectuelles se situent significativement au-dessus de la moyenne. La définition la plus répandue de ce concept repose sur les résultats obtenus aux tests d'intelligence, et plus précisément sur le Quotient Intellectuel (QI). Un score de QI supérieur à 130 est généralement considéré comme le seuil indicatif du HPI. Parallèlement à cette désignation, d'autres termes sont employés dans le contexte français pour faire référence à cette particularité cognitive, tels que surdoué, zèbre, ou encore précoce. Il est important de noter que, dans une perspective contemporaine, le HPI est de plus en plus envisagé comme une potentialité, une aptitude à réaliser des performances intellectuelles supérieures, plutôt que comme un état figé ou un problème intrinsèque. Bien que la mesure du QI demeure centrale dans la définition du HPI, certains spécialistes soulignent l'importance d'intégrer d'autres dimensions telles que la créativité et l'intelligence émotionnelle pour une compréhension plus holistique du concept. Cette pluralité dans les approches définitionnelles peut engendrer des ambiguïtés et, par conséquent, contribuer à des interprétations erronées et à une potentielle pathologisation. En effet, si le HPI est perçu uniquement à travers le prisme d'un QI élevé, des aspects essentiels du fonctionnement cognitif et émotionnel pourraient être négligés, conduisant à une vision déséquilibrée qui met l'accent sur la seule performance intellectuelle au détriment d'éventuels défis ou différences individuelles.   

La pathologisation, quant à elle, se définit comme le processus par lequel des problèmes non médicaux sont interprétés et traités comme des maladies ou des troubles nécessitant une intervention médicale. Appliquée au contexte du HPI, cette notion renvoie à la tendance à considérer une intelligence supérieure comme étant intrinsèquement liée à des difficultés psychologiques ou sociales, nécessitant une forme de prise en charge ou de correction. Il est crucial de situer cette discussion dans le contexte socio-culturel français, marqué par une tradition d'égalitarisme et une possible réticence à l'égard de la notion de douance intellectuelle perçue comme une catégorie spéciale. Cette spécificité culturelle pourrait influencer la manière dont le HPI est perçu en France, entraînant une certaine hésitation à reconnaître ou à soutenir cette caractéristique singulière sans la relier à une problématique ou à une source potentielle de difficultés. L'accent mis sur l'égalité dans la société française pourrait engendrer un malaise face à l'idée de "douance", la faisant apparaître comme une possible source d'inégalité sociale ou de difficultés personnelles, plutôt que comme une simple variation naturelle des capacités humaines.   


II. Identification des Spécialistes Français Reconnus sur le HPI

Plusieurs spécialistes français ont contribué de manière significative à la compréhension du Haut Potentiel Intellectuel, et leurs travaux offrent des perspectives éclairantes sur la question de sa pathologisation. Parmi eux, Nicolas Gauvrit, chercheur en sciences cognitives, se distingue par son approche scientifique rigoureuse, remettant en question les mythes courants et privilégiant une perspective basée sur les données. Arielle Adda, psychologue pionnière dans l'étude du HPI en France, a axé ses recherches sur les dimensions émotionnelles et sociales de la douance chez les enfants et les adultes. Monique de Kermadec, psychologue clinicienne et psychanalyste, a exploré en profondeur le fonctionnement psychologique et les défis rencontrés par les individus à haut potentiel. Jeanne Siaud-Facchin, psychologue et auteure de l'ouvrage "Trop intelligent pour être heureux?", est reconnue pour son travail clinique auprès des personnes surdouées, parfois désignées par le terme "zèbre". Christel Petitcollin, auteure et thérapeute, s'intéresse particulièrement aux concepts d'"surefficience" souvent associés au HPI. Catherine Cuche et Sophie Brasseur, psychologues et co-auteures de "Le haut potentiel en questions" et "Tout savoir sur le Haut Potentiel", ont cherché à offrir une information claire et fondée sur des preuves concernant le HPI. Jean-Charles Terrassier, psychologue, a introduit le concept de dyssynchronie chez les enfants surdoués. Fabrice Micheau est le fondateur de sites internet dédiés aux adultes surdoués et a popularisé le terme "colorié". Tanya Izquierdo Prindle est l'auteure de "Univers surdoué", un ouvrage explorant le monde des individus à haut potentiel. Charlotte Parzyjagla, psychothérapeute spécialisée dans le HPI et auteure de livres sur les enfants et les adultes surdoués, adopte une perspective critique sur l'auto-diagnostic. L'AFEHP (Association Française HPI Haut Potentiel Intellectuel) est une association nationale qui fournit des informations, un soutien et un plaidoyer pour les personnes concernées par le HPI. Ce groupe varié de spécialistes propose des perspectives complémentaires sur le HPI, certains privilégiant les aspects scientifiques et quantitatifs, tandis que d'autres se concentrent sur les expériences cliniques, émotionnelles et sociales. Leurs travaux collectifs constituent une base essentielle pour comprendre le débat autour de la pathologisation en France.   


III. L'Argument Contre la Pathologisation du HPI

Les spécialistes du HPI en France avancent plusieurs arguments solides pour réfuter l'idée que le haut potentiel intellectuel devrait être considéré comme un trouble ou une maladie. Nicolas Gauvrit, par exemple, insiste sur le fait que le HPI se définit par des capacités intellectuelles qui se situent à l'extrémité supérieure d'une distribution normale. Il s'agit donc d'une différence quantitative plutôt que d'un mode de fonctionnement fondamentalement différent. Gauvrit remet également en question l'idée reçue selon laquelle le HPI entraînerait inévitablement des problèmes sociaux ou émotionnels, citant des études qui contredisent ce stéréotype. Cette perspective, ancrée dans les sciences cognitives, suggère que le HPI est une variation naturelle de l'intelligence humaine et ne devrait pas être médicalisé sur la base d'hypothèses infondées de difficultés associées. Si le HPI est simplement un niveau supérieur de capacité cognitive au sein d'un spectre normal, alors le considérer comme une pathologie reviendrait à pathologiser la grande taille ou toute autre variation naturelle.   

L'AFEHP adopte une position claire en distinguant l'identification du diagnostic. L'association affirme explicitement que le HPI n'est pas une maladie et que le terme approprié est "identification", et non "diagnostic". Cette prise de position reflète un consensus parmi de nombreux professionnels en France qui préconisent une compréhension et un soutien des individus à haut potentiel sans recourir à un cadre médical. En rejetant catégoriquement le terme "diagnostic", l'AFEHP s'oppose activement à la tendance à envisager le HPI à travers un prisme médical, soulignant sa nature de caractéristique plutôt que de condition à traiter.

Catherine Cuche et Sophie Brasseur, à travers leurs ouvrages, visent à apporter des réponses claires aux questions fréquentes concernant le HPI, suggérant un besoin d'éduquer et de démystifier le sujet plutôt que de le traiter comme une pathologie. Elles insistent sur la nécessité de comprendre les spécificités et les difficultés potentielles associées au HPI, mais dans un cadre de soutien et d'accompagnement, et non nécessairement d'intervention médicale. Leur approche met en lumière l'importance de l'éducation et d'un accompagnement adapté pour les individus à haut potentiel, s'éloignant d'un modèle purement médical. En abordant les idées fausses courantes et en fournissant des informations factuelles, Cuche et Brasseur promeuvent une compréhension plus éclairée du HPI qui évite les écueils de la pathologisation basée sur des mythes ou des stéréotypes.   

Concernant les caractéristiques intrinsèques du HPI par rapport aux symptômes pathologiques, Nicolas Gauvrit considère que les différences cérébrales observées chez les individus à haut QI sont des variations sur un continuum plutôt que des marqueurs d'un trouble. Ces différences neurologiques associées au HPI devraient être interprétées comme faisant partie de la diversité humaine, et non comme des indicateurs d'un état pathologique. De même que des variations existent dans les traits physiques, il en va de même pour les capacités cognitives, et les particularités neurologiques des individus HPI reflètent un aspect naturel de cette diversité.   

L'emploi du terme "Haut Potentiel Intellectuel" lui-même met l'accent sur le potentiel et les capacités plutôt que sur un déficit ou un dysfonctionnement. Les spécialistes soulignent souvent les aspects positifs du HPI, tels que des capacités d'apprentissage accrues, la créativité et des compétences en résolution de problèmes. En se concentrant sur les forces et le potentiel associés au HPI, on contredit une vision pathologisante qui met l'accent sur les problèmes ou le manque d'adaptation. Si le HPI se caractérise principalement par des aptitudes cognitives avancées qui peuvent conduire à des réalisations et des contributions significatives, alors le considérer comme une pathologie serait contre-productif et dénaturerait sa véritable nature.   

La médicalisation du HPI comporte des risques potentiels. L'intérêt croissant pour l'étiquette HPI peut conduire à des individus recherchant un diagnostic pour des raisons non pertinentes ou interprétant des variations normales comme des signes de douance. Inversement, des difficultés réelles pourraient être attribuées à tort au HPI, retardant un diagnostic et un soutien appropriés pour d'autres conditions. Médicaliser le HPI pourrait ainsi contribuer à une tendance au surdiagnostic, diluant potentiellement la signification de l'étiquette et entraînant une anxiété ou une auto-identification inutiles à une catégorie potentiellement problématique. Si le HPI est traité comme une condition médicale avec des critères diagnostiques spécifiques, il existe un risque que des individus qui ne répondent pas réellement à ces critères recherchent quand même l'étiquette, conduisant à des perceptions de soi inexactes et entravant potentiellement leur compréhension de leurs forces et faiblesses réelles.   

Une vision médicalisée pourrait involontairement se concentrer sur les difficultés ou les inadaptations perçues associées au HPI, négligeant les talents et le potentiel uniques de l'individu. Envisager le HPI comme une pathologie risque de créer une perspective axée sur le déficit qui éclipse les forces et les capacités inhérentes des individus doués. Si le HPI est perçu comme un problème médical, les interventions pourraient se concentrer sur la "correction" des problèmes perçus plutôt que sur le développement des capacités exceptionnelles de l'individu.   

Enfin, être étiqueté avec un "diagnostic", même sans intention négative, peut façonner la perception de soi d'un individu et l'amener à se définir principalement à travers cette étiquette. Médicaliser le HPI peut conduire les individus à intérioriser une identité potentiellement limitante basée sur une étiquette diagnostique plutôt que d'embrasser leur profil cognitif unique comme une partie naturelle de leur identité. Si le HPI est présenté comme une condition médicale, les individus pourraient se sentir "malades" ou "désordonnés" d'une certaine manière, ce qui peut avoir un impact négatif sur leur estime de soi et leur bien-être général.   


IV. Conséquences de la Pathologisation du HPI en France

La pathologisation du HPI en France peut avoir des conséquences significatives pour les individus concernés, leurs familles et la société en général. Pour les individus avec HPI, une perception pathologisante peut engendrer une image de soi négative, un sentiment d'être fondamentalement imparfait ou différent de manière indésirable. Cela peut entraver l'acceptation de soi et conduire à des sentiments d'isolement. La pression de se conformer ou de "rentrer dans le moule" en raison d'une perception d'anormalité peut également entraîner le développement d'un "faux self", masquant leurs véritables capacités et besoins, ce qui peut générer stress et anxiété. Bien que le HPI en soi ne soit pas nécessairement une cause de troubles mentaux, la perception sociétale et la pression interne associées au sentiment d'être "différent" ou "pathologique" pourraient contribuer à des défis en matière de santé mentale.   

Au niveau des familles et des relations sociales, les familles pourraient avoir du mal à comprendre et à soutenir un enfant étiqueté avec une "pathologie" de l'intelligence, ce qui pourrait entraîner des tensions relationnelles ou un sentiment d'incompréhension chez l'enfant. La stigmatisation sociétale associée aux troubles mentaux peut également s'étendre aux "troubles" perçus de l'intelligence. De plus, certains parents pourraient instrumentaliser un "diagnostic" de HPI pour rechercher des avantages dans le système éducatif , ce qui pourrait créer du ressentiment ou isoler davantage l'enfant. La pathologisation peut ainsi nuire à la dynamique familiale et aux interactions sociales, créant des obstacles à la compréhension et à l'acceptation.   

Dans les sphères éducatives et professionnelles, la pathologisation du HPI pourrait conduire à des stratégies éducatives inappropriées, axées sur la remédiation ou la normalisation plutôt que sur l'enrichissement et un apprentissage adapté aux besoins spécifiques des élèves doués. Si le HPI est perçu comme un problème plutôt que comme un potentiel unique, les institutions éducatives et professionnelles pourraient être moins enclines à fournir un soutien et des opportunités de croissance appropriés. De plus, les comportements résultant de l'ennui ou du manque de stimulation intellectuelle pourraient être mal interprétés comme des problèmes de discipline ou des signes d'un trouble. Une vision pathologisante peut ainsi entraîner des environnements éducatifs et professionnels inadéquats voire préjudiciables pour les individus avec HPI, entravant leur développement et leurs potentielles contributions.  


 V. Formes de Pathologisation du HPI

La pathologisation du HPI peut prendre diverses formes en France, notamment à travers des diagnostics erronés et des associations inappropriées avec des troubles psychologiques. Une des formes les plus courantes est le mauvais diagnostic. Par exemple, les comportements tels que l'impulsivité (due à l'ennui), l'inattention (face à des informations répétitives) et l'agitation (par manque de stimulation) chez les individus HPI peuvent être confondus avec les symptômes du Trouble Déficitaire de l'Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH). Inversement, des capacités intellectuelles élevées peuvent parfois masquer un TDAH sous-jacent. Ce chevauchement comportemental entre le HPI et le TDAH crée un risque significatif de mauvais diagnostic, entraînant des traitements inappropriés et potentiellement occultant la douance de l'individu ou ses véritables déficits attentionnels. Un enfant HPI qui s'ennuie en classe pourrait ainsi manifester de l'agitation et sembler inattentif, conduisant à un diagnostic erroné de TDAH et à la prescription de stimulants alors que ce dont il a réellement besoin est une stimulation intellectuelle plus adaptée.   

De même, l'intensité des émotions et l'hypersensibilité souvent observées chez les individus HPI peuvent être mal interprétées comme des symptômes de troubles anxieux, de troubles bipolaires, voire de schizophrénie. La profondeur émotionnelle et la réactivité de certains individus HPI, bien que n'étant pas pathologiques en soi, peuvent être confondues avec des troubles de santé mentale par des cliniciens peu familiers avec les nuances de la douance. Un adulte HPI ayant une réaction intense face à une injustice pourrait être perçu à tort comme souffrant d'instabilité émotionnelle indicative d'un trouble de l'humeur.   

La confusion avec le Trouble du Spectre Autistique (TSA) est une autre forme de mauvais diagnostic. Des caractéristiques communes telles que des intérêts intenses, des difficultés dans la communication sociale (bien que souvent pour des raisons différentes) et des sensibilités sensorielles possibles peuvent entraîner une confusion entre le HPI et le TSA. Bien que certaines personnes puissent présenter à la fois un HPI et un TSA, il est crucial de différencier les caractéristiques de chacun pour éviter un mauvais diagnostic et garantir un soutien approprié. L'intérêt profond et restreint d'un enfant HPI pour un sujet spécifique pourrait être interprété à tort comme un intérêt restreint caractéristique du TSA.  

 Outre les mauvais diagnostics, la pathologisation du HPI se manifeste également par des associations inappropriées avec des troubles psychologiques. L'idée persistante selon laquelle une intelligence élevée conduit au malheur, à l'isolement social ou à des problèmes de santé mentale manque de preuves empiriques solides. Bien que certains individus doués puissent rencontrer des difficultés, le HPI en soi n'est pas un facteur prédictif de malheur. La représentation romancée mais inexacte du "génie torturé" contribue à la pathologisation du HPI en l'associant à une souffrance inhérente. La notion populaire selon laquelle les personnes très intelligentes sont intrinsèquement plus sujettes à la dépression ou à l'anxiété peut conduire à l'hypothèse que le HPI est un facteur de risque de maladie mentale.   

De plus, il existe une tendance à attribuer uniquement au HPI toutes les difficultés sociales, émotionnelles ou scolaires qu'un individu pourrait rencontrer, négligeant d'autres facteurs potentiels. Cette simplification excessive pathologise le HPI en en faisant le bouc émissaire de divers défis qui pourraient avoir d'autres causes sous-jacentes. Si un enfant doué a des difficultés dans ses interactions sociales, cela pourrait être automatiquement attribué à son HPI au lieu d'explorer d'autres facteurs comme des déficits en compétences sociales ou des facteurs de stress environnementaux.   

Enfin, la stigmatisation sociétale et les stéréotypes négatifs contribuent également à la pathologisation du HPI. Les individus doués sont souvent stéréotypés comme arrogants, socialement maladroits ou excessivement intellectuels. Ces perceptions négatives peuvent contribuer à une vision pathologisante du HPI comme quelque chose d'indésirable ou d'anormal. La représentation médiatique du HPI, comme en témoigne la série télévisée populaire "HPI" , bien qu'elle sensibilise au sujet, peut également renforcer involontairement certains stéréotypes ou sensationnaliser l'expérience d'être doué. Les attitudes sociétales négatives et les stéréotypes contribuent à la pathologisation du HPI en créant un climat où la douance est perçue avec suspicion ou associée à des traits négatifs. Si la société considère généralement les individus doués comme "bizarres" ou "difficiles", cela peut conduire à la perception que le HPI est intrinsèquement problématique.   


VI. Exemples Concrets de Pathologisation du HPI en France

Plusieurs exemples concrets illustrent la pathologisation du HPI en France. L'article de Libération intitulé "Diagnostics HPI : Haute arnaque potentielle"  met en lumière l'explosion des tests de HPI motivée par l'anxiété parentale et un désir d'obtenir cette étiquette, suscitant des inquiétudes quant aux praticiens non qualifiés et à la commercialisation du HPI. Ce phénomène illustre une tendance sociétale à rechercher un "diagnostic" de HPI, même de manière inappropriée, pathologisant potentiellement une variation naturelle. L'accent intense mis sur l'obtention d'une étiquette HPI, parfois par des moyens douteux, démontre une tendance sociétale à la considérer comme une caractéristique significative et potentiellement avantageuse, frôlant un besoin perçu d'être "certifié" comme très intelligent. Le fait que des parents soient prêts à payer des prix élevés pour le test de HPI de leurs enfants, et qu'il existe des préoccupations quant à la fiabilité et à la validité de certains tests, suggère une valeur sociétale accordée à l'étiquette HPI qui peut éclipser les besoins et le bien-être réels de l'individu.   

Un autre exemple concerne la mauvaise attribution des difficultés d'apprentissage. Il arrive qu'un enfant HPI rencontre des difficultés scolaires en raison d'un manque de stimulation ou d'un inadéquation avec le programme scolaire, et que cela soit interprété comme un trouble d'apprentissage ou un problème de comportement plutôt que comme une conséquence du non-satisfaction de ses besoins intellectuels. Lorsque le système éducatif ne parvient pas à s'adapter aux besoins des élèves doués, leur frustration ou leur désengagement peut être pathologisé comme des problèmes d'apprentissage ou de comportement inhérents. Un élève doué qui s'ennuie face à des tâches répétitives pourrait ainsi manifester des troubles du comportement en classe, conduisant à un diagnostic de trouble comportemental au lieu d'une reconnaissance de son besoin de matériel plus stimulant.   

La métaphore du "zèbre" et son potentiel de pathologisation constituent un autre exemple. Bien qu'initialement conçue pour être positive, l'utilisation répandue du terme "zèbre" (popularisé par Jeanne Siaud-Facchin) pour décrire les individus HPI, en l'associant souvent à l'hypersensibilité et aux difficultés émotionnelles , peut involontairement contribuer à une perception de fragilité ou de manque d'adaptation inhérente. Bien que les métaphores puissent être utiles, l'analogie du "zèbre", avec son insistance sur les rayures représentant des "cicatrices" ou des difficultés , pourrait involontairement renforcer une vision pathologisante en se concentrant sur les vulnérabilités potentielles. L'association du "zèbre" avec l'hypersensibilité et les difficultés émotionnelles, même si elle se veut empathique, pourrait conduire à la perception que les individus HPI sont intrinsèquement plus sujets aux difficultés émotionnelles.   


VII. Conclusion : Vers une Compréhension Nuancée du HPI en France

En conclusion, les arguments avancés par les spécialistes français s'opposent majoritairement à la pathologisation du HPI, soulignant sa nature de différence cognitive plutôt que de trouble. La médicalisation du HPI comporte des risques non négligeables, notamment en termes de mauvais diagnostics, de focalisation sur les déficits et d'impact négatif sur la perception de soi. Il est essentiel de reconnaître et de valoriser les caractéristiques intrinsèques et le potentiel des individus à haut potentiel intellectuel. Une approche plus nuancée et soutenante en France devrait être privilégiée, en mettant l'accent sur : l'identification précise du HPI par des évaluations complètes ; des environnements éducatifs et professionnels adaptés aux besoins spécifiques des individus doués ; la promotion d'une vision positive et déstigmatisante du HPI au sein de la société ; et la prise en compte de toute difficulté coexistante sans l'attribuer uniquement au HPI. Un changement de perspective vers une compréhension et une acceptation accrues de la diversité intellectuelle en France est impératif pour le bien-être et l'épanouissement des personnes concernées.


Sources :

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