BASE : Dangers potentiels d'un autodiagnostic HPI

Depuis 2020, à travers les contacts et les rencontres autour de mon espace HPI local sur Facebook, j'ai rencontré des personnes en errance à cause d'un autodiagnostic.

Si l'autodiagnostic peut s'avérer utile pour certaines personnes pour rentrer dans le processus les amenant à chercher des réponses possiblement contradictoires, il est important de le réaliser avec prudence et d'être conscient des dangers potentiels qu'il peut engendrer :

1. Erreur de diagnostic :L'un des risques majeurs de l'autodiagnostic est de se tromper sur son propre potentiel. De nombreux tests et questionnaires en ligne ne sont pas fiables et peuvent conduire à des conclusions erronées. En France, on véhicule toujours le mythe que le HPI serait un trouble en soi, une source de malheur. Des très bonnes études, sur des milliers de personnes ont maintenant démontré que le HPI est un atout de par sa puissance, plutôt qu'un problème en lui-même. Les difficultés qu'une personne rencontre sont à chercher dans autre chose et les candidats sont vraiment très nombreux !

2. Mauvaise interprétation des résultats :Même si un test en ligne semble indiquer un haut potentiel, il est crucial de l'interpréter avec prudence. Un score élevé peut provenir de divers facteurs et ne garantit pas nécessairement un HPI.

3. Impact psychologique négatif :Un autodiagnostic erroné peut avoir des conséquences psychologiques importantes. Se croire HPI alors qu'on ne l'est pas peut mener à des sentiments de frustration, d'inadaptation et d'isolement.

4. Difficultés relationnelles :Affirmer son haut potentiel sans diagnostic formel peut susciter des incompréhensions et des jugements négatifs de la part de l'entourage. Cela peut nuire aux relations sociales et professionnelles.

5. Retard dans la prise en charge de troubles réels :Se focaliser sur un autodiagnostic HPI peut masquer d'autres difficultés ou troubles sous-jacents qui nécessitent une prise en charge adéquate.

6. Manque d'accompagnement et de ressources :Les personnes qui s'autodiagnostiquent HPI se privent souvent d'un accompagnement professionnel et de ressources spécialisées qui pourraient les aider à mieux comprendre leur fonctionnement et à s'épanouir.

7. Banalisation et stigmatisation du HPI :L'autodiagnostic non fondé peut contribuer à banaliser le HPI et à renforcer les stéréotypes négatifs, les mythes qui y sont associés.

Recommandations pour une approche éclairée :

  • Privilégier un diagnostic professionnel : Si vous pensez être HPI, il est essentiel de consulter un psychologue spécialisé dans le haut potentiel pour obtenir un diagnostic fiable et précis. Si vous avez des problèmes, des difficultés, il faut chercher ailleurs.
  • Rester critique face aux informations en ligne : Ne vous fiez pas aveuglément aux résultats de tests en ligne ou d'articles non scientifiques. Sans détour, il y a une quantité de daube sur le sujet qui traine sur le net, sur Youtube, les réseaux. 
  • Consulter des sources fiables : Renseignez-vous auprès de professionnels compétents, de pages et sites qui s'appuient sur des infos étayées.  
  • Prendre en compte l'ensemble de votre profil : Le HPI ne se résume pas à un score de QI. Il est important d'évaluer l'ensemble de vos forces, faiblesses et particularités.
  • Ne pas négliger l'impact émotionnel : L'autodiagnostic peut susciter des émotions fortes. Il est important d'en parler à une personne de confiance ou à un professionnel si nécessaire. Il ne restera qu'un diagnostic auto-légitimé, votre cerveau sera que ça n'est pas vraiment valable.

N'oubliez pas que le haut potentiel intellectuel est une richesse, mais qu'il ne définit pas une personne dans son intégralité. Il y a une multitude de façons d'être intelligent qui ne sont pas mesurées par le test majoritaire en France. Mozart aurait peut-être été normal au test de QI. Par expérience, le bonheur ne se trouve pas là. 


Pour illustrer le sujet autrement sur les tests alternatifs que l'on peut trouver en ligne ou ceux qui sont proposés par des "coachs" alternatifs, même si ceux-ci ont des "bonnes intentions":

1. Fiabilité douteuse : La conception et la validation de ces tests ne sont souvent pas assurées par des psychologues ou des spécialistes du haut potentiel, ce qui remet en question leur fiabilité et leur validité scientifiques. Concevoir un test faible, sans biais cognitifs, sans erreurs de développement est un travail titanesque qui nécessite des équipes, de la recherche sur plusieurs années. Les résultats obtenus peuvent donc être peu fiables et ne pas refléter réellement le potentiel intellectuel d'un individu.

2. Interprétation erronée : Même un test HPI alternatif fiable peut être mal interprété par un individu non formé. Un score élevé peut provenir de divers facteurs, tels que la familiarité avec le format du test, la motivation ou l'état émotionnel du moment, et ne garantit pas nécessairement un haut potentiel intellectuel.

3. Impact psychologique négatif : Un résultat décevant à un test HPI alternatif peut avoir des conséquences psychologiques importantes. Se croire HPI alors qu'on ne l'est pas peut mener à des sentiments de frustration, d'inadaptation, de dévalorisation et d'isolement. Cela peut également fragiliser l'estime de soi et la confiance en soi. 


Illustré autrement :

Imaginez un explorateur téméraire à la recherche d'un trésor caché : le HPI. Mais au lieu de suivre une carte fiable et de se munir d'outils précis, il décide d'emprunter un chemin semé d'embûches et d'utiliser des instruments douteux. C'est ainsi que l'explorateur se retrouve confronté aux dangers des tests HPI alternatifs :

1. Le mirage du trésor :L'explorateur, attiré par la promesse d'un potentiel intellectuel exceptionnel, se précipite vers le premier test HPI alternatif qu'il trouve en ligne. Il s'empresse de répondre aux questions, impatient de découvrir son score. Mais ce test, conçu par des amateurs, n'est qu'un mirage : il ne reflète pas la réalité du potentiel de l'explorateur.

2. Le labyrinthe de l'interprétation :L'explorateur obtient un score élevé au test alternatif. Son cœur s'emballe : il est HPI ! Mais en l'absence d'un guide expérimenté, il se perd dans le labyrinthe de l'interprétation. Ce score élevé peut provenir de divers facteurs, comme la familiarité avec le format du test ou la motivation du moment, et ne garantit pas nécessairement un haut potentiel.

3. Le piège du doute et de la déception :L'explorateur partage son résultat avec son entourage. Certains le félicitent, d'autres le regardent avec scepticisme. Des doutes s'installent : est-il vraiment HPI ? Cette incertitude le plonge dans un océan de déception et d'incompréhension.

4. Le chemin perdu vers l'accompagnement :L'explorateur, focalisé sur son résultat au test alternatif, néglige de rechercher un véritable accompagnement professionnel. Il se prive ainsi de conseils précieux, d'outils adaptés et de ressources spécialisées qui pourraient l'aider à mieux comprendre son fonctionnement et à s'épanouir pleinement.

5. La banalisation du trésor :L'explorateur, persuadé d'être HPI sur la base d'un test douteux, banalise le haut potentiel intellectuel. Il contribue involontairement à renforcer les stéréotypes négatifs associés au HPI, nuisant ainsi à la reconnaissance et à la valorisation de ce potentiel précieux.

Heureusement, l'explorateur peut encore rectifier son parcours. Il peut choisir de s'orienter vers un psychologue spécialisé dans le haut potentiel, qui saura lui proposer une évaluation fiable et complète, lui offrir un accompagnement personnalisé et l'aider à naviguer avec justesse dans le monde du HPI


Ce lien vers un podcast apporte des éléments sur le sujet du HPI et neuro-atypicités.

- https://pca.st/d4qnlid1
Charlotte Parzyjagla, psychothérapeute spécialisée HPI et THPI, auteure et ex enseignante en philosophie, revient sur les notions d'hypersensibilité, d'empathie, voire d’hyperémotivité attribuées à tort au HPI. Avec un témoignage édifiant issu de sa pratique.