En psychologie comportementale, il y a la notion de faux souvenir, cette notion interroge sur la façon dont nous stockons les choses et comment nous utilisons des données sujettes à caution comme vérité. En relativisant certaine vérité, on modifie la notion de paradigme, on peut moduler ces paradigmes pour rééquilibrer nos approches intellectuelles, nos certitudes.
Les faux souvenirs en version simplifiée :
Un faux souvenir, c'est comme un rêve éveillé qui se prend pour la réalité. Notre cerveau, plutôt que d'être une simple caméra, reconstruit les événements en fonction de nos connaissances, de nos émotions et des informations extérieures.
Des suggestions, des questions mal posées ou même notre imagination peuvent influencer cette reconstruction et créer de faux souvenirs.
C'est comme si on écrivait une histoire, mais en utilisant des notes parfois floues et des indices trompeurs.
Les conséquences de ces erreurs de mémoire peuvent être importantes, notamment dans le domaine judiciaire ou thérapeutique.
Notre mémoire est malléable et sujette à des erreurs. Les faux souvenirs nous rappellent que notre perception de la réalité n'est pas toujours aussi fiable qu'on le croit.
Imagine un peu ton cerveau comme un album photo. Chaque photo représente un souvenir. Mais contrairement à un album traditionnel, les photos dans ton cerveau peuvent se mélanger, se modifier, voire même être inventées de toutes pièces !
C'est ça, un faux souvenir. C'est comme si quelqu'un avait glissé une photo dans ton album sans que tu t'en rendes compte. Et toi, tu es persuadé que cette photo représente un moment que tu as vraiment vécu.
Pourquoi ça arrive ?
C'est comme un jeu de construction. Tu as toutes les pièces pour construire un château, mais tu peux te tromper en assemblant certaines pièces, et finalement construire une tour. Ton cerveau fait la même chose avec tes souvenirs.
Alors, la prochaine fois que tu te rappelles quelque chose, souviens-toi : ton cerveau est un magicien, et il peut te jouer des tours !
Qu'est-ce qu'un faux souvenir ? Un faux souvenir est un souvenir d'un événement qui n'a jamais eu lieu. Il s'agit d'une construction mentale erronée, souvent très convaincante pour celui qui l'éprouve. Ces souvenirs peuvent être simples, comme se rappeler avoir vu un objet à un endroit précis, ou plus complexes, comme se souvenir d'une expérience traumatique.
Pourquoi notre mémoire nous joue-t-elle des tours ? Notre mémoire n'est pas une simple enregistreuse. Elle est plutôt un système de construction et de reconstruction. Chaque fois que nous nous rappelons quelque chose, nous reconstituons le souvenir à partir d'éléments éparpillés, en les intégrant à nos connaissances actuelles et à nos croyances. Ce processus de reconstruction est susceptible d'introduire des erreurs et des distorsions.
Les mécanismes à l'œuvre Plusieurs facteurs peuvent contribuer à la formation de faux souvenirs :
Les implications des faux souvenirs La découverte des faux souvenirs a de nombreuses implications, notamment dans les domaines suivants :
En conclusion Les faux souvenirs sont un phénomène complexe qui met en lumière la nature constructive de notre mémoire. Bien que ces souvenirs puissent avoir des conséquences importantes, ils nous rappellent également la fragilité de notre perception de la réalité.
Elizabeth Loftus, une psychologue cognitive de renom, a consacré une grande partie de ses recherches à l'étude de la mémoire humaine et, plus particulièrement, aux faux souvenirs. Ses expériences ont révolutionné notre compréhension de la façon dont notre cerveau stocke et récupère l'information.
Une de ses expériences les plus célèbres consiste à montrer à des participants une vidéo d'un accident de voiture.
Par la suite, on leur posait des questions sur ce qu'ils avaient vu.
À un groupe, on demandait : "À quelle vitesse roulait la voiture quand elle a heurté l'autre voiture ?"
À un autre groupe, on posait la même question, mais en remplaçant le verbe "heurté" par "frappée", "percutée", ou encore "entrée en collision".
Les résultats ont été surprenants : plus le verbe utilisé dans la question était violent, plus les participants estimaient que la voiture roulait vite.
Une semaine plus tard, lorsqu'on leur demandait s'ils avaient vu du verre brisé (il n'y en avait pas dans la vidéo), ceux qui avaient entendu les verbes les plus violents étaient plus susceptibles de répondre par l'affirmative.
Pourquoi ? Le simple fait de poser une question avec un verbe fort a modifié le souvenir des participants. Le mot choisi a introduit une information supplémentaire qui a été intégrée au souvenir original, le déformant ainsi. Ce phénomène est appelé effet de désinformation.
Une Dans une expérience, elle a demandé à des participants de se souvenir de leur enfance. Ensuite, elle a présenté de fausses informations, comme un récit détaillé d'un événement fictif, en l'occurrence, se perdre dans un supermarché et être retrouvé par un vieil homme.
De façon surprenante, environ un quart des participants ont fini par croire que ce faux souvenir était vrai !
Cela montre à quel point notre mémoire peut être malléable et sujette à la suggestion.
Loftus a mené de nombreuses autres expériences qui ont mis en évidence la fragilité de notre mémoire :
Les recherches de Loftus ont de profondes implications dans de nombreux domaines :
Les expériences de Loftus nous montrent que notre mémoire n'est pas une simple enregistreuse, mais plutôt un processus actif de construction et de reconstruction. Nos souvenirs sont malléables et peuvent être influencés par de nombreux facteurs, tels que les questions posées, les suggestions et les émotions
Les faux souvenirs sont souvent le résultat d'une interaction complexe entre notre mémoire et différents biais cognitifs. Ces biais sont des raccourcis mentaux qui nous permettent de traiter l'information rapidement, mais qui peuvent parfois nous induire en erreur. Voici quelques-uns des biais cognitifs les plus couramment associés aux faux souvenirs :
Ces biais cognitifs agissent comme des filtres qui déforment notre perception de la réalité et influencent la façon dont nous nous souvenons des événements. Ils expliquent pourquoi nos souvenirs peuvent être aussi fragiles et sujets à des erreurs.