Le biais d'omission :

L'erreur de ne pas agir

4 approches pour mieux comprendre :

1) résumé en 30 secondes :

Le biais d'omission nous pousse à préférer l'inaction à l'action. Face à un choix, nous avons tendance à juger plus sévèrement les actes nuisibles que les omissions nuisibles, même si les conséquences sont similaires.En résumé, on a tendance à se sentir moins coupable de ne rien faire que de faire quelque chose de mal.Exemples :

  • Ne pas aider une personne en danger par peur de mal faire.
  • Ne pas signaler une erreur par peur d'avoir des problèmes.
  • Ne pas prendre de décision par peur de faire le mauvais choix.

Ce biais peut avoir des conséquences négatives dans la vie quotidienne et dans la société. Il est important d'en être conscient pour mieux comprendre nos comportements et nos décisions

2) résumé imagé :

Imaginez ceci

Vous êtes au bord d'une voie ferrée et vous apercevez un wagon qui fonce droit sur un groupe de personnes.

  • Deux options s'offrent à vous :                
    • Tirer sur un levier pour dévier le wagon sur une autre voie. Cela sauvera le groupe de personnes, mais tuera une seule personne sur cette autre voie.              
    • Ne rien faire. Le wagon percutera le groupe de personnes et les tuera tous.           

Que feriez-vous ? 

La plupart des gens choisiraient de tirer sur le levier, même si cela signifie tuer une personne. C'est parce que nous avons une aversion naturelle pour l'inaction. 

Le biais d'omission est notre tendance à préférer l'inaction à l'action, même si l'inaction a des conséquences négatives. 

C'est comme si nous avions une peur instinctive de faire du mal, même par omission. 

Voici une image pour illustrer le concept : Imaginez deux chemins qui divergent.

  • Sur le premier chemin, vous ne faites rien. Un groupe de personnes est écrasé par un wagon.      
  • Sur le second chemin, vous tirez un levier et tuez une personne. Le groupe de personnes est sauvé.      

Le biais d'omission nous fait nous concentrer sur le chemin de l'inaction, où nous ne faisons rien de mal directement. Mais nous ignorons les conséquences négatives de notre inaction. 

En résumé, le biais d'omission est un biais cognitif qui peut nous amener à prendre des décisions moralement mauvaises. En étant conscient de ce biais, nous pouvons prendre des mesures pour le surmonter et faire des choix plus éthiques.

3) Le biais d'omission : explications et exemples

Définition: Le biais d'omission, aussi appelé biais d'inaction, est un biais cognitif qui nous pousse à préférer l'inaction à l'action, même lorsque l'inaction a des conséquences négatives. En d'autres termes, nous avons tendance à juger les actes nuisibles comme étant pires que les inactions nuisibles, même si les deux causent le même tort. 

Exemples:

  • Imaginez que vous êtes témoin d'une agression. Vous avez le choix      d'intervenir pour aider la victime ou de ne rien faire. Le biais      d'omission peut vous pousser à ne pas intervenir, car vous avez peur de vous blesser ou d'être impliqué dans un conflit.
  • Imaginez que vous êtes un médecin et qu'un patient vous demande un traitement expérimental qui pourrait lui sauver la vie, mais qui comporte également un risque de graves effets secondaires. Le biais d'omission peut vous pousser à refuser de donner le traitement au patient, car vous avez peur d'être responsable de sa mort s'il se produit quelque chose de mal.
  • Imaginez que vous êtes un électeur et que vous savez que le candidat pour lequel vous envisagez de voter a des opinions racistes et sexistes. Le biais d'omission peut vous pousser à voter pour lui quand même, car vous avez peur de voter pour l'autre candidat et qu'il se passe  quelque chose de pire.

Conséquences: 

Le biais d'omission peut avoir des conséquences importantes, tant pour les individus que pour la société. Il peut conduire à :  

  • L'injustice: Les personnes qui sont victimes d'inaction peuvent ne pas obtenir l'aide dont elles ont besoin ou ne pas voir justice être rendue.
  • Des problèmes non résolus: Les problèmes qui pourraient être      résolus par une action ne le sont pas, ce qui peut entraîner des      conséquences négatives à long terme.   
  • Souffrance inutile: Les personnes qui auraient pu être aidées par une action peuvent souffrir inutilement.

Pourquoi le biais d'omission existe-t-il ? 

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles le biais d'omission existe :

  • Aversion pour la perte: Nous avons tendance à avoir plus peur de      perdre quelque chose que de gagner quelque chose. Cela signifie que      nous avons plus peur des conséquences négatives potentielles de      l'action que des conséquences négatives de l'inaction.
  • Manque de contrôle perçu: Nous avons l'impression d'avoir moins      de contrôle sur les conséquences de l'inaction que sur les      conséquences de l'action. Cela signifie que nous sommes plus      susceptibles de nous sentir responsables des résultats négatifs si      nous agissons que si nous ne faisons rien.
  • Statu quo bias: Nous avons tendance à préférer le statu quo, même si ce n'est pas la meilleure option. Cela signifie que nous sommes plus      susceptibles de ne rien faire que de prendre des mesures qui      pourraient perturber l'état actuel des choses.

Comment surmonter le biais d'omission ? 

Il n'y a pas de solution miracle pour surmonter le biais d'omission, mais il y a certaines choses que nous pouvons faire pour en réduire l'impact :

  • Être conscient du biais: Le simple fait de savoir que le biais      d'omission existe peut nous aider à en être plus conscients et à le remettre en question lorsque nous prenons des décisions.  
  • Considérer les conséquences de l'inaction: Avant de décider de ne      rien faire, il est important de considérer les conséquences potentielles de l'inaction.
  • Se mettre à la place des autres: Essayons de nous mettre à la place des personnes qui pourraient être affectées par notre inaction. Cela peut nous aider à développer de l'empathie et à être plus susceptibles d'agir.
  • Penser aux coûts cachés: L'inaction peut avoir des coûts cachés, tels que le temps perdu, les opportunités manquées et les dommages à notre réputation. Il est important de prendre en compte ces coûts cachés lorsque nous prenons des décisions.
  • Ne pas avoir peur de faire des erreurs: Faire des erreurs fait partie de la vie. Il est préférable de faire quelque chose et de risquer de faire une erreur que de ne rien faire du tout.

En prenant ces mesures, nous pouvons devenir plus conscients de nos propres biais cognitifs et prendre des décisions plus éclairées.

 Ressources supplémentaires


4) Expériences révélant le biais d'omission:

De nombreuses expériences ont mis en évidence le biais d'omission et son impact sur nos jugements et nos comportements.

 Voici quelques exemples: 

Expérience de Danziger et al. (1980): 

  • Des participants ont lu des histoires sur des personnes qui avaient soit      causé du tort par action (par exemple, en volant de l'argent), soit par inaction (par exemple, en ne signalant pas un crime).
  • Les participants ont ensuite jugé la gravité des torts.
  • Les participants jugeaient les torts causés par action comme étant plus graves que les torts causés par inaction, même si les conséquences des deux types de torts étaient identiques.

Expérience de Weber et al. (2007):

  • Des participants ont joué à un jeu dans lequel ils pouvaient gagner de      l'argent en tirant sur un levier. 
  • Dans certaines situations, tirer sur le levier entraînait également la      perte d'argent pour une autre personne.    
  • Les participants étaient plus susceptibles de tirer sur le levier lorsqu'ils gagnaient de l'argent pour eux-mêmes, même si cela signifiait également faire perdre de l'argent à une autre personne.

Expérience de Bar-Tal et al. (2010):

  • Des participants ont lu des descriptions de conflits entre deux groupes.
  • Les participants étaient plus susceptibles de blâmer le groupe qui avait causé du tort par action que le groupe qui avait causé du tort par inaction, même si les conséquences des deux types de torts étaient identiques.

Ces expériences, et bien d'autres, montrent que nous avons tendance à juger les actes nuisibles comme étant pires que les inactions nuisibles, même si les deux causent le même tort. 

Autres exemples d'expériences:

  • Études sur l'effet spectateur: Ces études montrent que les gens sont moins susceptibles d'intervenir pour aider une personne en détresse s'il y a d'autres personnes présentes. Cela s'explique en partie par le fait que les gens ont l'impression que les autres assumeront la responsabilité d'agir.
  • Études sur la responsabilité des entreprises: Ces études montrent que les gens sont plus susceptibles de tenir les entreprises responsables des dommages causés par leurs actions que par leur inaction. Cela s'explique en partie par le fait que les entreprises sont perçues comme étant plus intentionnelles et capables d'agir que les individus.

Conclusion: Le biais d'omission est un biais cognitif puissant qui peut influencer nos jugements et nos comportements de manière significative. En comprenant ce biais, nous pouvons prendre des mesures pour le surmonter et faire des choix plus justes et plus éthiques.