L'avarice intellectuelle, aussi appelée paresse cognitive ou biais de moindre effort, est la tendance à privilégier les solutions faciles et rapides, même si elles sont inexactes ou inefficaces, au lieu de consacrer du temps et des efforts à une réflexion plus approfondie et à une analyse plus rigoureuse.
En d'autres termes, il s'agit de préférer le "juste assez bon" au "meilleur possible".
Les causes de l'avarice intellectuelle sont multiples :
Les conséquences de l'avarice intellectuelle peuvent être importantes :
Comment lutter contre l'avarice intellectuelle ?
En luttant contre l'avarice intellectuelle, nous pouvons prendre des décisions plus éclairées, trouver des solutions plus créatives et améliorer notre vie en général.
Les recherches :
Le concept d’avarice intellectuelle, également connu sous le nom de paresse cognitive ou biais du moindre effort, a été exploré par divers chercheurs dans les domaines de la psychologie et des sciences cognitives.
Bien qu'il n'existe aucune personne à qui l'on attribue uniquement la théorie de l'avarice intellectuelle, plusieurs contributions notables ont façonné notre compréhension de ce phénomène :
1. Herbert Simon et le modèle de la « rationalité limitée » : dans les années 1950, Herbert Simon, chercheur en sciences cognitives et économiste , a introduit le concept de rationalité limitée.
Il a fait valoir que la prise de décision humaine est souvent limitée par des contraintes cognitives, ce qui nous amène à nous fier à des heuristiques et à des raccourcis plutôt qu’à nous lancer dans une analyse exhaustive et chronophage.
Cette idée a jeté les bases d’une compréhension de l’avarice intellectuelle comme d’une stratégie visant à conserver les ressources cognitives.
2. Amos Tversky et Daniel Kahneman : heuristiques et biais Amos Tversky et Daniel Kahneman, psychologues renommés, ont apporté des contributions significatives à l'étude des biais cognitifs, notamment l'avarice intellectuelle.
Leurs travaux, en particulier sur la théorie des perspectives, ont démontré comment les gens ont tendance à prendre des décisions basées sur des raccourcis mentaux et des heuristiques, conduisant souvent à des résultats sous-optimaux.
Ils ont souligné le rôle de facteurs tels que l’aversion aux pertes et les effets de cadrage pour influencer la prise de décision sous contraintes cognitives.
3. Gerd Gigerenzer et les heuristiques « rapides et frugales » : Gerd Gigerenzer, psychologue cognitif, a proposé l'idée d'heuristiques rapides et frugales comme stratégies adaptatives pour prendre des décisions dans des environnements complexes et incertains.
Il a fait valoir que ces heuristiques, même si elles ne sont pas toujours parfaites, peuvent souvent conduire à des résultats satisfaisants avec moins d’effort cognitif.
Cependant, il a également reconnu que ces heuristiques pouvaient potentiellement conduire à des biais et des erreurs dans certaines conditions.
4. Robert Kurzban et « l'hypothèse de l'avarice cognitive » : Robert Kurzban, un anthropologue évolutionniste, a proposé l'hypothèse de l'avarice cognitive. Il a suggéré que l'avarice intellectuelle aurait pu évoluer comme une stratégie adaptative visant à conserver l'énergie et les ressources dans des environnements ancestraux où l'effort mental était crucial pour la survie.
Selon lui, cette tendance pourrait persister dans la société moderne, même lorsque les ressources cognitives ne sont pas aussi rares.
5. Recherche contemporaine sur l'avarice intellectuelle : Aujourd'hui, les chercheurs continuent d'étudier les différents aspects de l'avarice intellectuelle, en explorant ses mécanismes sous-jacents, son impact sur la prise de décision et la résolution de problèmes, ainsi que les stratégies potentielles pour atténuer ses effets négatifs.
Le domaine évolue constamment à mesure que de nouvelles connaissances sont acquises sur l'interaction complexe entre les ressources cognitives, les stratégies de prise de décision et la recherche de résultats optimaux.
En conclusion, l’avarice intellectuelle est un phénomène aux multiples facettes qui a été étudié par divers chercheurs de différentes disciplines. Bien qu’il n’existe pas une seule personne à qui l’on attribue à elle seule la théorie de ce concept, les contributions d’Herbert Simon, Amos Tversky, Daniel Kahneman, Gerd Gigerenzer, Robert Kurzban et bien d’autres ont considérablement fait progresser notre compréhension de ce biais cognitif et de ses implications pour l’homme.